1. Contexte
La santé des adolescents a été prise en compte dans les objectifs de développement durable. En effet, les adolescents et en particulier les filles sont confrontées à de nombreux problèmes de santé tels que la santé sexuelle et reproductive, la santé mentale, la violence sexiste, la nutrition, etc. qui nécessitent une attention particulière comme le souligne le plan stratégique sénégalais de SSR 2016-2020. Au Sénégal, 28% des femmes auraient été excisées (EDS). Cette prévalence au niveau national cache de grandes disparités ; selon le lieu de résidence, les résultats de l'EDS montrent que les proportions de femmes excisées sont plus élevées en milieu rural (34%) qu'en milieu urbain (22%) ; selon la région, c'est dans les régions du sud, du nord et de l'est du pays que les proportions de femmes ayant déclaré avoir été circoncises sont les plus élevées.

La région de Kolda, située dans la partie sud du Sénégal est classée dans le pool des régions qui enregistrent les taux les plus élevés de MGF par une prévalence très élevée de 81,5%. Dans la commune de Kolda avec une forte prévalence, au moins la moitié des femmes ont été excisées pendant la petite enfance et la grande majorité l'ont été avant l'âge de 9 ans. La prévalence dans cette zone s'explique principalement par le fait que l'excision est pratiquée par presque toutes les ethnies de la zone, quelle que soit leur religion. La pratique est considérée comme un événement culturel, un rite de passage, et est liée à l'acceptabilité des filles et des femmes dans la société et le mariage.

Les chiffres montrent qu’à Kolda la grande majorité des femmes ont été excisées avant l'âge de cinq ans. En fait, 71% ont été excisés entre 0 et 5 ans, 10% entre 2 et 4 ans et 11% entre 0 et 1 an. L'excision était relativement tardive pour 21% (entre 5 et 14 ans). Presque toutes les circoncisions des filles, 91% des cas, ont été pratiquées par des exciseuses traditionnelles. Les MGF correspondent à une norme sociale profondément enracinée dans l'inégalité entre les hommes et les femmes, selon laquelle le statut social, la valeur et les chances dans la vie d'une femme sont définis par son état matrimonial.

Divers facteurs expliquent la perpétuation des MGF, y compris des facteurs culturels et économiques qui font qu'il est difficile pour les filles, les femmes et les communautés d'abandonner la pratique. Dans certaines communautés, elles sont considérées comme un moyen d'asservir la sexualité des filles ou comme une garantie de chasteté. Dans d'autres, elles sont une condition préalable au mariage ou à l'héritage comme rite de passage à l'âge adulte. Les MGF sont principalement pratiquées par les femmes, qui portent la responsabilité d'imposer des sanctions sociétales aux nouvelles générations de filles si elles ne sont pas excisées. Les attitudes et pratiques des hommes jouent également un rôle important : certains hommes peuvent rejeter une épouse potentielle si elle n'a pas été excisée (Etude de base Amref, Bamtaaré Rewbé, Avril 2021).

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